« Merci, c’est gentil ! »
Jun 25, 2025
Nous avons tous besoin de signes de reconnaissance, positifs de préférence, de la part des personnes qui nous entourent. Nous ne pouvons pas vivre seuls, et nous avons tellement besoin d’être en lien avec nos congénères, que nous préférons encore recevoir des signes de reconnaissance négatifs (critiques, moues, explosions verbales…) plutôt que… rien. « Tout plutôt que l’indifférence » semble être la loi non écrite.
Accepter, et donner, ces signes de reconnaissance est plus ou moins facile pour chacun d’entre nous, en fonction des messages et des exemples que nous avons reçus quand nous étions enfants. Claude Steiner, un des géants de l’Analyse Transactionnelle, a montré comment nous avons parfois intégré des règles toxiques dans la gestion de ces signes de reconnaissance (je vous ai fait une série de six articles sur ce sujet - c’est cadeau !)
J’ai entendu cette semaine une des manières subtiles de refuser les signes de reconnaissance. Ce remerciement étrange : « merci… c’est gentil ». Cette phrase, apparemment anodine, sous-entend que « si vous m’avez fait ce compliment, ce retour positif, c’est parce que vous êtes gentil…. et pas parce que vous le pensez. »
J’en entends déjà qui râlent au fond de la salle : « mais non, pas du tout Aurélien, je dis que c’est gentil, parce que je pense que c’est gentil ! » Faites le test : remplacez cette phrase par « merci, ça me fait très plaisir », ou bien par « merci » tout court – vous voyez la différence ?
Dans la phrase « merci, c’est gentil », vous supposez l’intention de la personne en face de vous… et vous n’en savez rien. Si je vous ai fait un compliment sur votre travail, c’est parce que je pense que vous avez fait du bon boulot, que ça me fait plaisir de vous le dire. Ça n’est pas du tout pour être « gentil »…
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