« Tout ne peut pas toujours aller bien »

Mon métier, c’est de donner aux gens des techniques pour avoir des relations constructives avec eux-mêmes et avec les autres, en étant conscients de leurs propres besoins psychologiques et de leurs propres émotions, en étant curieux de ceux des autres, et en utilisant ces indicateurs et ces énergies pour prendre soin d’eux-mêmes avant de prendre soin des autres.

Je mets une énergie élevée à convaincre celles et ceux avec qui je travaille. Bien sûr, pour cela je réponds à leurs objections et la plupart du temps j’arrive à les embarquer dans l’envie de tester.

Mais il y a une phrase qui me « sèche » un peu : « ok Aurélien, mais tu sais, tout ne peut pas toujours aller bien ». Quand je demande ce que cela signifie, j’ai des réponses autour de : « ce que tu proposes est intéressant / efficace, MAIS ça ne marchera pas à tous les coups, et DES FOIS c’est bien aussi que ça parte au clash ».

Je suis évidemment ok sur le fait que ça ne marche pas à tous les coups, et que parfois des relations ne fonctionnent pas, que parfois on soit sous stress, que parfois on n’arrive pas à utiliser ses émotions de manière constructive. Mais ce que je n’accepte pas DU TOUT, c’est que ces échecs soient « normaux », et encore moins que ce soit une bonne chose.

Je crois profondément que notre naturel, notre vocation profonde, c’est la joie. Dans le lien avec nous-même et dans le lien avec les autres. Est-ce que c’est possible d’être tout le temps dans la joie ? Non, évidemment. Est-ce que nous devons tout faire pour y rester ? Oui, évidemment. Si nous indiquons à notre GPS interne qu’il est ok de faire des détours, de se coller dans les bouchons et de tomber en panne d’essence… ça nous arrivera beaucoup plus souvent que si nous nous l’interdisons.

Dans la vie, comme dans certaines cérémonies de mariage, nous nous engageons parfois « pour le meilleur et pour le pire ». Je pense qu’il faut avoir uniquement le meilleur comme objectif.