Parents parfaits

Parfois dans mes séminaires des participants qui sont aussi des parents font part de leurs angoisses à l’idée des « erreurs » qu’ils pourraient faire dans l’éducation de leurs enfants. Et ils me demandent comment « bien » remplir leur mission.

 Je n’ai pas eu le courage de me lancer dans cette aventure. Les réponses que je donne sont donc basées sur mon expérience d’enfant, ce que j’ai appris dans mes formations d’analyse transactionnelle et mes lectures pour la partie théorique, et enfin sur les retours des personnes à qui je les ai proposées.

. Eric Berne, le créateur de l’analyse transactionnelle, répondait que la pire malédiction pour un enfant, ce serait d’avoir des parents « parfaits » : la barre serait bien trop haute, le défi décourageant. Heureusement, les parents font des erreurs, cela donne le droit aux enfants d’en faire, et d’apprendre.

. Salomon Nasielski, qui m’a formé à ce magnifique système avec sa femme Antoinette Mol à Bruxelles, nous a dit un jour que son ambition en tant que père avait été que « son plafond soit le plancher de ses enfants ». J’ai profondément aimé cette phrase, qui rappelle que les enfants vont faire leur part du travail, faire leurs choix, prendre leurs décisions, construire leur vie – à partir de ce que les parents vont leur apporter, mais pas seulement.  

. Je trouve que se poser des questions sur ce que l’on fait quand on a le rôle de parents est déjà un signe très positif : je suis plus intrigué quand j’entends des parents être très certains de bien faire, faire « comme on a toujours fait » dans leur famille d’origine… C’est peut-être effectivement une bonne méthode, mais un pas de recul par moments peut apprendre des choses, dans ce rôle comme dans d’autres.

. Et fondamentalement, je crois que le plus beau cadeau que peuvent faire des parents à leurs enfants, c’est de prendre soin d’eux-mêmes et d’aller bien. Parce que sinon les enfants vont parfois se sentir « responsables » du bonheur et du bien-être de leurs parents. Et faire passer le leur au second plan.