Optimisme aveugle

Il semble parfois que le monde se divise en deux catégories. D’un côté ceux qui mettent un point d’honneur à stabilo-bosser tout ce qui ne va pas, à râler contre ceux qui ne pensent pas comme eux, ne vivent pas comme eux, ne font pas comme eux, n’achètent pas comme eux… (vous avez compris l’idée). 

En face, un certain nombre de personnes (sans doute moins nombreuses) mettent un point d’honneur à faire l’exact opposé, et à « rester positifs ». Ce sont des gens heureux, tout le temps, quoi qu’il arrive. Ils veulent vous convaincre des vertus de leur « positive attitude », qui les aiderait à affronter les difficultés et à se remettre plus vite sur leurs pieds.

« Tu as perdu ton boulot ? Tant mieux, cela veut dire qu’il n’était pas fait pour toi ! Tu vas avoir le temps d’explorer de vraies opportunités, de suivre tes vraies passions ! » « Mon mari m’a quitté pour ma meilleure amie – mais ça n’est pas bien grave quand je compare à ceux qui meurent de faim… et puis au moins maintenant les choses sont claires ! » 

La vie n’est pas toujours un long fleuve tranquille, et nous avons le droit de reconnaître que nous sommes malheureux, en colère, ou que nous avons peur. Ces émotions désagréables (pas négatives !) nous signalent des situations douloureuses et nous aident à tout mettre en œuvre pour ne plus les revivre.

Sourire face à l’adversité n’est pas toujours une bonne idée. Parce que cela nous expose à y retomber à plus ou moins brève échéance. Et aussi parce que trouver des solutions pour résoudre nos difficultés est un moyen bien plus sûr d’avoir de la joie.

Nous avons le droit de nous plaindre, tant que nous n’attaquons pas les autres (les râleries en + / -) ou que nous ne nous jouons pas les victimes (les gémissements en - / +). Et ne restons pas coincés dans la plainte : faisons des demandes.