« Ne demande pas les signes de reconnaissance dont tu as besoin »

Troisième règle toxique avec laquelle nous entretenons la pénurie des signes de reconnaissance (cf. mes trois articles précédents) : ne surtout pas demander aux autres de nous faire des cadeaux.

Quand je fatigue un peu trop, ou quand l’activité n’est pas des plus florissantes, il m’arrive de m’angoisser sur la qualité de mon travail. Est-ce que « par hasard » mes clients n’auraient pas commencé à douter de ce que je fais ? Est-ce que « par hasard », ils auraient préféré ne pas me le dire, pour ne pas « me blesser » ? J’ai beau savoir que la probabilité est voisine de zéro, je continue à tourner en boucle. Et puis j’adopte la tactique la plus simple : je leur pose la question. 

Par mail, par téléphone, à l’occasion d’une conversation, je demande à l’un de mes clients : « est-ce que tu dirais que je fais du bon boulot ? » Ils me répondent « oui », plus ou moins chaudement en fonction de leur personnalité. Ensuite, je résiste au désir négatif de demander « comment est-ce que je pourrais faire mieux », et je creuse en positif : « qu’est-ce que tu apprécies particulièrement ? »

J’ai aussi dans ma boîte mail un dossier dans lequel je stocke précieusement les messages de remerciements ou de félicitations de personnes avec qui j’ai travaillé. Et je relis parfois sur Linkedin les recommandations postées par des clients heureux. 

Il est possible qu’en lisant ce qui précède vous ayez pensé :

. « Il a vraiment un ego qui ne passe pas les portes, ce gars-là ! » Au contraire, je reconnais humblement que j’ai besoin parfois de confirmations externes de mes compétences. 
. « Si on demande un retour positif aux autres, ça ne sera jamais sincère ! » Vous croyez vraiment que vous pourriez vous faire avoir par un compliment « en carton » ? En général, les personnes en face seront ravies de vous faire un retour positif. Si elles ne l’avaient pas déjà fait, c’est peut-être qu’elles se l’étaient interdit (cf. mon article du 1er avril)…