Impératif

Jun 27, 2025

Je vous ai parlé plusieurs fois de mon aversion pour le verbe « pouvoir », qui selon moi doit dans 90% des cas être remplacé par « vouloir ». Au lieu de « est-ce que tu peux m’envoyer le doc demain matin ? » mieux vaut dire « veux-tu bien m’envoyer le doc demain matin ? » - vous aurez beaucoup plus de résultats avec la deuxième option.

Parfois, il faut aller un cran plus loin, et utiliser l’impératif : « envoie-moi le doc demain matin. » Parce qu’une énergie plus directe est nécessaire :
. Pour passer à l’action : « organise une réunion »
. Pour marquer une rupture : « écoutez-moi »
. Pour donner des consignes : « mettez vos équipements de sécurité avant de rentrer dans la pièce »
. Pour encourager : « vas-y ! go ! »

Problème : pour beaucoup d’entre nous, le mode impératif a mauvaise presse. Peut-être parce qu’il nous rappelle des souvenirs désagréables de notre enfance (« va ranger ta chambre ! Tais-toi ! »), nous associons impératif et dictature. C’est-à-dire expression d’un pouvoir non négociable, qui nous met en position d’infériorité.

Pourtant, il est tout à fait possible d’utiliser l’impératif en restant dans une position équilibrée avec la personne à qui on s’adresse. Par exemple : « appelle tous tes clients d’ici la fin de la semaine ». Je le dis avec un visage neutre, un ton de voix posé, et j’utilise l’impératif simplement pour demander un passage à l’action immédiat, dans des modalités précises.

Si j’étais dans une position « + / - », je refuserais tout échange après avoir donné mon ordre. Mon non-verbal serait aussi différent : pas de contact du regard, ton de voix cassant, volume élevé, visage crispé…

S’interdire l’impératif positif, c’est risquer de s’enfoncer dans des séquences de stress, réexpliquer à l’infini qu’il « FAUT » faire comme ceci, que c’est IMPORTANT de ne pas perdre de temps, ou inversement que vous êtes « DESOLÉ » d’insister mais que…

Et au bout d’un moment, vous finirez justement par devenir « cassant » !

 

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