Franchir le mur

L’une des hantises des marathoniens, c’est « le mur ». Tous les « anciens » vous préviennent : « aux alentours du 30^ème kilomètre, tu vas te farcir le mur. C’est une douleur atroce, tu n’auras qu’une seule envie, c’est de tout arrêter. »

Pendant un effort intense, le corps puise majoritairement dans le glycogène (forme stockée du glucose, principalement dans les muscles et le foie). Mais ces réserves sont limitées. Ensuite, le corps doit passer à la combustion des graisses, une source d’énergie moins rapide à mobiliser. Conséquence : pendant le « transfert » nous ressentons un « coup de massue », une brutale baisse de performance et un moral au plus bas.

Vous pouvez adapter votre entraînement, et votre plan de nutrition avant et pendant la course. Mais le plus important se joue au niveau du mental. Si vous êtes au courant, quand le phénomène se produira, vous saurez qu’il faut vous accrocher quelques minutes, le temps que le changement de carburant se fasse.

Steven Pressfield distingue 5 « murs » classiques dans un processus créatif.
. Avant même de démarrer : toutes les raisons que nous listons pour nous convaincre que « ça » n’est pas une bonne idée.
. Fin de l’acte I : nous avons démarré pleins d’enthousiasme, et d’un coup nous réalisons qu’il nous reste 90% avant la conclusion.
. Fin de l’acte II : nous sommes environ au milieu de notre projet. Et nous ramons…
. Dernier kilomètre : nous avons parfois l’impression que nous sommes revenus des kilomètres en arrière…
. Lancement : faire connaître notre projet, le « vendre ».

Dans tout projet ambitieux, où nous allons investir du temps et de l’énergie, nous allons rencontrer des « murs ». Des moments où nous aurons envie de tout lâcher, ces moments où la partie de notre cerveau qui voulait nous garder bien au chaud dans notre zone « connue » est au taquet pour nous faire faire demi-tour.

Préparons-nous mentalement, et quand ils arrivent, serrons les dents et continuons à avancer : le nouveau carburant arrive…