Fatigue chronique
Apr 12, 2025
Dans les formations que j’anime, je demande aux personnes de dire au démarrage de la journée ce pourquoi ils sont là (cause), ce pour quoi ils sont là (but), et dans quel état physique et psychique ils se sentent. Je suis toujours très frappé de voir un nombre considérable de personnes (je pense la majorité) parler, d’une manière ou d’une autre, de leur fatigue.
« Je me sens un peu fatigué », « je suis fatigué », « je suis claqué, épuisé », « j’ai mal dormi », « j’ai beaucoup de stress », « la charge de boulot est très importante »… Les expressions varient, le fond reste le même.
Ce qui me frappe encore plus, c’est toutes les techniques mises en place pour minimiser cette fatigue. Cela va d’un simple haussement d’épaules, des mots tels que « bof », ou « comme d’hab’ », « c’est toujours un peu la même chose », « un peu comme tout le monde », jusqu’à un petit sourire ou un petit rire qui donne l’impression que « ça n’est pas si grave ».
Quand je souligne tous ces comportements, beaucoup me répondent que « il vaut mieux en rire qu’en pleurer », « c’est un moyen pour évacuer, pour prendre les choses à la légère ». Une personne m’a répondu, sur un ton assez agressif : « m’enfin, c’est toi qui nous a posé la question ! Moi sinon je n’en aurais pas parlé ! » Parce que bien sûr, dire qu’on est fatigué c’est « se plaindre »…
À force, on finit par se faire croire qu’être fatigué, c’est la norme. Et donc nous n’allons rien faire pour que cela change. La fatigue, c’est le signal que nous envoie notre corps pour nous dire que nous avons dépensé trop d’énergie, et qu’il est temps de nous reposer. Et parfois, c’est aussi le signal que nous sommes en colère depuis très longtemps et que nous avons malheureusement appris à la bloquer.
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