Excès de préparation

Quand nous avons une idée, nous cherchons souvent à avoir la confirmation a priori de sa justesse. A priori signifiant ici « dans nos têtes ». Nous pesons le pour et le contre, et nous essayons d’imaginer le résultat.

Mais si notre prédiction était juste, c’est que notre idée n’avait rien de novateur.

Nous sommes parfois convaincus d’avoir une idée géniale… qui, une fois dépliée dans le réel, ne donne rien. Au contraire, certaines idées peuvent nous sembler ternes et creuses a priori, et lorsque nous les testons, elles se révèlent les plus originales dans leurs effets.

C’est d’autant plus vrai quand on travaille avec d’autres personnes (99,9% des projets en entreprise). Si nous sommes incapables d’imaginer correctement le potentiel de nos propres idées, comment pourrions-nous estimer celui des idées d’autres personnes ?

« Je vois ce que tu veux dire », c’est la vanité ultime. Discuter autour d’une table vide pour voir quelle idée semble la plus « convaincante », c’est se condamner à une médiocrité stérile.

Si vous voulez évaluer le pouvoir de vos idées, il faut les tester concrètement. Qu’on puisse les voir, les toucher, les sentir, les vivre. Que toutes les idées passent par cette phase d’expérimentation, avec à chaque fois un pilote qui soit l’auteur de cette idée.

Cela vous semble long, fastidieux ? Vous n’en savez rien justement. Cela fait partie des choses que vous allez découvrir a posteriori.

Arrêtez de fracasser votre créativité, individuelle ou collective, sur le barrage du « sois parfait ». Démarrez sans attendre d’être certains.