L’importance des fêtes

Eric Berne, le fondateur de l’Analyse Transactionnelle, a listé six grandes manières de structurer le temps :

. Le retrait : je suis seul, physiquement, ou au milieu d’un groupe (retrait mental).
. Les rituels : des comportements codifiés socialement, des plus simples (se serrer la main en disant bonjour) aux plus complexes (une cérémonie religieuse ou politique).
. Les passe-temps : des conversations et des comportements aux contenus relativement connus, mais programmés de manière moins stricte que les rituels (un dîner entre amis).
. Les activités : les échanges visent un but, un résultat concret (une réunion de travail).
. Les stratagèmes : des échanges avec une forte intensité émotionnelle, qui se terminent par un sentiment désagréable (la victime qui se plaint et rejette toutes les propositions avec des « oui, mais… » puis un « ça ne sert à rien tout ça » définitif).
. L’intimité : nous exprimons nos émotions et nos désirs authentiques, pour renforcer nos relations.

Les fêtes (nationales, locales, familiales, religieuses…) sont des moments puissants pour échanger des signes de reconnaissance nombreux, variés, et en même temps relativement « safe » : ceux des rituels et des passe-temps.

Aujourd’hui, des milliers de personnes vont regarder ensemble le défilé du 14 juillet, puis se retrouver autour du barbecue pour discuter de sujets connus pour… passer le temps. On parle de choses passées ou à venir, rarement de ce qui est en train de se dérouler maintenant. On discute de ce qu’on mange, de la météo, de la famille, du boulot… sans approfondir.

Les fêtes, c’est un bon moyen d’enrichir les liens, dans un cadre plus souple que celui de l’activité, tout en créant un sentiment d’appartenance et de cohésion. Les entreprises devraient avoir leur jour de fête, une fois par an, par exemple le jour anniversaire de leur création ! Une vraie fête, pas les conventions collectives ou séminaires au vert, qui sont en général de l’activité déguisée…