« Charte des managers »

J’ai cherché sur internet des exemples de chartes managériales. Les points communs de ces documents :

. Des listes de valeurs (responsabilité, équité, intégrité…), parfois baptisées « engagements », ou principes, piliers… Bref, c’est le cadre moral.

. Des listes de comportements, présentés comme les « déclinaisons » concrètes des valeurs. 

Problèmes divers :  

. Ces valeurs parfois curieusement définies : telle valeur est « la capacité à » - comme s’il s’agissait d’une compétence. D’autres sont inventées : « oser en novation ».

. Les listes de comportements sont trop longues, et impossible à retenir (entre 10, ce qui est déjà trop, et… 71 !) Et malgré cela, les définitions restent encore trop floues. Par exemple : « j’encourage l’initiative de mes collaborateurs » - comment ?

. Les définitions des comportements sont impersonnelles (écrites à l’infinitif : « Répartir justement le travail »), ou font comme si chacun respectait déjà la charte (phrase à l’indicatif présent : « Je suis à l’écoute »).

. La mise en application n’est en général pas évoquée.

Ces chartes sont donc le plus souvent des vœux pieux et des cautions morales.

Je suggère de passer à de vrais contrats : 

1. Avec un engagement officiel des managers : par exemple avec une signature, en utilisant des mots tels que je m’engage.
2. Avec un cadre précis de mise en application (lors de l’intégration, en cas de changement de poste, par des formations obligatoires…)
3. Avec des sanctions graduées en cas de non-respect de l’engagement. 

J’ai comparé avec le serment d’Hippocrate : il commence par « je promets et je jure » et les comportements cités sont au futur. Par exemple : « Je ferai tout pour soulager les souffrances. Je ne prolongerai pas abusivement les agonies. Je ne provoquerai jamais la mort délibérément. »

Et il conclut sur les sanctions : « Que les hommes m'accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses. Que je sois couvert d'opprobre et méprisé de mes confrères si j'y manque. »