Bascules
Jul 09, 2025
Entendu la semaine dernière en session de formation : « il est tombé en burn-out ». Immédiatement je pense à « tomber enceinte », « tomber malade », « tomber en panne » ou « tomber dans les pommes ».
À chaque fois une idée de rupture, de dégringolade rapide et impuissante. Dans du positif ? Certes, il y a aussi « tomber amoureux ». Mais si on rajoute « tomber en ruines » et « tomber dans un piège », ces bascules sont le plus souvent vers le côté obscur de la force.
Je reviens à « tomber en burn-out ». Évidemment, ça n’est pas une bonne nouvelle, et je ne recommanderais ça à personne. Mais, pour être passé par là, et avoir rencontré un certain nombre de personnes ayant connu cet état, je confirme que ça n’arrive pas d’un coup. C’est un processus long, que nous entretenons, jusqu’au moment où les manifestations sont trop graves, trop visibles.
Par ailleurs, ça n’est pas un processus dans lequel nous sommes impuissants et passifs. Nous sommes les acteurs, de moins en moins conscients, de ce qui se passe. C’est nous qui sommes les bâtisseurs de notre burn-out. Il n’y a pas de « bascule », plutôt une dernière marche avant le fond de la cave.
La bonne nouvelle : si nous nous sommes mis dans cet état, nous sommes aussi capables de nous en sortir. Pas tout seuls, et cela prendra du temps. Mais c’est en notre pouvoir, donc à nous de le décider.
Le plus important n’est pas de « remonter la pente ». Ce qui compte vraiment, c’est la mise à jour de notre GPS interne, pour identifier les signaux beaucoup plus tôt en cas de nouvelle vrille toxique, et pour en ressortir beaucoup plus vite.
On parle beaucoup des burn-outs, on parle rarement des récidives. Elles sont pourtant fréquentes et souvent dramatiques – y compris jusqu’à la tombe.
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