« Vous êtes clivant »

Une personne m’annonce qu’elle a entendu dire que je suis « clivant ». Ce que voulait dire la première personne ? Pas moyen de le savoir, elle n’est pas dans la salle. Ce que veut me dire celui qui me « transmet l’information » ? « Rien rien, c’était juste pour t’informer »…

J’y ai beaucoup réfléchi, en boucle... « Est-ce qu’il y a un reproche ? Est-ce que je dois changer ma manière de faire ? Est-ce que ‘clivant’ signifie ‘cassant’ ? Est-ce que je dois m’inquiéter sur mes compétences ? »

J’ai profité d’une session de supervision avec mon mentor, ancienne patronne de l’Analyse Transactionnelle pour l’Europe, pour savoir ce qu’elle en pensait. Elle m’a rassuré sur ma manière de faire : je confronte, directement, nettement, mais je ne le fais pas de manière méprisante ou critique. Mes retours, mes propositions, ne sont peut-être pas toujours agréable à entendre. Mais mon intention est toujours de me mettre au service de la personne et de ce qu’elle veut obtenir.

Je respecte profondément les compétences de ma superviseuse, et donc j’allais déjà un peu mieux, mais je continuais à gamberger (« quand même, peut-être que PLEIN d’autres personnes pensent ça, peut-être que je ne suis vraiment PAS à ma place »).

Elle m’a alors fait un magnifique cadeau, d’une simplicité biblique, et d’une efficacité redoutable contre l’injonction « sois parfait » dont je n’arrivais pas à sortir. Sa phrase : « si dans un groupe une seule personne te fait une remarque, c’est que le problème est chez cette personne, pas chez toi ».

La bonne nouvelle, c’est que j’ai les évaluations de toutes les personnes qui passent en formation avec moi, et aussi vos commentaires et réactions sur mes articles. Donc c’était assez simple de me rendre compte que ce « clivant » restait l’exception.  

La prochaine fois que vous vous ferez une fixette sur un commentaire « acide », demandez-vous si vous avez déjà eu ce genre de retours. Si c’est une exception, souvenez-vous : « le problème est chez cette personne, pas chez toi ».