« Tu ne sais pas ce que je vis ! »

C’est la plainte classique d’une personne qui se sent « incomprise ». Que ce soit un ado qui se plaint que ses parents aient oublié « ce que c’est d’être jeune », une personne qui geint du manque d’intérêt de son « meilleur ami », ou de l’insensibilité de son conjoint, un collaborateur qui critique l’indifférence de son manager… nous avons tous l’impression parfois d’être incompris.

La mauvaise nouvelle : personne ne peut savoir ce que vous vivez. Parce que personne n’est dans votre corps, votre cerveau, vos émotions, votre histoire… Bref, tout ce qui compose votre cadre de référence vous appartient, exclusivement.

La bonne nouvelle : cela ne signifie pas que vous n’intéressez pas les autres. Mais il va falloir sortir du mythe selon lequel, si je me plains suffisamment, si j’explique avec suffisamment de détails ce qui ne me va PAS, alors les autres vont comprendre ce que je veux.

Parce qu’au fond, c’est ça le drame. Quand nous n’allons pas bien, nous ne voulons pas que les autres ressentent la même chose que nous ! (Ou alors ce serait normal qu’ils gardent leurs distances…) En réalité, nous leur demandons de l’aide pour aller mieux. Mais pour y arriver, nous devons d’abord réfléchir à ce que nous voulons, puis faire des demandes. La plainte, ça n’est que la première étape de la boucle.