« N’hésitez pas »

L’expression a fait tache d’huile dans la communication pro (je ne l’ai pas encore repérée du côté perso, corrigez-moi si je me trompe).

Les phrases paillasson en début ou fin de conversation : « si vous avez des questions, n’hésitez pas à me les poser », « surtout, n’hésitez pas à m’interrompre »… « n’hésitez pas à revenir vers moi », « n’hésitez pas à me rappeler pour me fixer un autre rendez-vous ».

Les phrases qui enfoncent des portes ouvertes : « n’hésitez pas à me faire part de votre mécontentement », « n’hésitez pas à me dire si ça n’est pas clair ».

Les phrases manipulatrices : « n’hésite pas à me dire quand tu auras lu mon document », « n’hésite pas à me dire quand tu auras fini / à me dire si tu prends du retard ».

Les phrases fainéantes : « n’hésitez pas à nous contacter pour avoir un devis », « n’hésitez pas à aller sur notre site pour plus d’infos ».

Tout le monde va réagir au verbe hésiter. Certains avec de la colère plus ou moins ironique (« ben non, j’hésiterai pas, c’est stupide comme question ! », « promis, j’hésiterai pas à te rappeler… compte sur moi ! »). D’autres avec une petite pointe d’angoisse (« en ce moment c’est compliqué… », « faut voir… ») qui va renforcer leurs hésitations antérieures.

La double négation est toujours peu efficace en communication. Mais utiliser le verbe hésiter pour pousser ses interlocuteurs à agir, c’est… créatif.

À la place, je vous propose :

 . D’utiliser le verbe vouloir (« voulez-vous bien me dire quand nous pouvons nous voir ? », « veux-tu bien me dire quand tu auras lu mon doc ? »)
. D’utiliser l’impératif (« si vous avez des questions, posez-les tout de suite / venez-me voir pendant la soirée », « préviens-moi si tu prends du retard »)
. De coupler les deux (« si vous voulez des précisions, envoyez-moi un message ! », « si vous êtes mécontent, dites-moi ce que vous voulez »)

À demain !