« Je suis comme ça »

C’est la phrase contre laquelle beaucoup de managers restent bloqués. Vous faites un reproche à l’un de vos collaborateurs, et il ou elle répond : « je sais bien, mais que veux-tu, je n’y peux rien, je suis comme ça. » Et vous répondez : « peut-être mais tu dois changer. Tu ne peux pas continuer comme ça ».

Le piège est dans l’utilisation du verbe être, par vous deux. Le collaborateur identifie un comportement avec ce qu’il est, et vous confirmez cette erreur en disant que la personne doit (se) changer. Évidemment c’est impossible, et donc vous allez rester dans une impasse. 

Quand quelqu’un vous dit qu’il ou elle ne peut pas changer (avec des phrases comme « c’est ma nature », « je suis comme ça », « c’est ma personnalité », « c’est mon tempérament »), faites un pas de côté. Et répondez : « je ne parle pas de ta nature ou de qui tu es ! Je parle d’un de tes comportements. Je ne te demande pas de TE changer, je te demande de changer de comportement, de FAIRE autrement ».  

Laissez le temps à la personne en face de vous d’intégrer la différence, puis refaites votre demande : « donc, ce que je veux c’est que tu t’engages à faire dorénavant ‘ceci’. Est-ce que tu vas le faire ? »  

Vous pourrez avoir des objections telles que : « ça va être très compliqué pour moi, parce que c’est tellement ANCRÉ ! » (La personne essaye de revenir dans « je ne peux rien y faire ! ») Encore une fois, ne tombez pas dans le piège, et ne commencez pas à argumenter. Répondez plutôt quelque chose comme : « ce sera peut-être difficile, parce qu’il s’agit d’une habitude que tu as prise. La bonne nouvelle, c’est qu’il est toujours possible de changer ses habitudes. Cela commence par une décision et un engagement. Vas-tu le faire ? »

Deux points essentiels : garder la différence fondamentale entre l’être et le faire. Et rendre à la personne son pouvoir en lui demandant de s’engager à faire autrement.