« Je déteste les conflits »
Jun 06, 2025
C’est normal de ne pas aimer les conflits. Mais il est risqué de vouloir les éviter à tout prix. Parce que dans toute relation, professionnelle comme personnelle, il y a forcément un moment où nos frontières vont se heurter, et nous allons allumer notre colère contre ces comportements désagréables pour nous. Le conflit, c’est le signal qu’il faut éclaircir nos périmètres, nous souvenir que ce qui est évident pour nous ne l’est pas forcément pour les autres – personne ne voit le monde par nos yeux.
Nous pouvons utiliser ces conflits pour éclaircir nos périmètres respectifs : ce que nous voulons, ce que nous acceptons, et ce que nous refusons. Puis pour faire des demandes et obtenir des engagements. Avec deux conséquences majeures :
- En nous prenant au sérieux, nous allons augmenter notre estime de nous-mêmes, à nos propres yeux comme dans l’esprit des personnes qui nous entourent
- En ajustant les règles et les processus importants dans nos relations, nous allons les renforcer, les rendre plus durables.
Bien utilisés, nos conflits ne sont pas une menace pour nos relations. Au contraire, ils permettent de les simplifier, de les fluidifier, de les muscler. Refuser les conflits, c’est écraser nos colères, et prendre le risque de voir les autres continuer à faire ce que nous détestons. In fine, nous allons exploser, et couper brutalement le lien qui nous sera devenu insupportable. Ou bien nous allons quitter la relation sans bruit, à petits pas. Dans les deux cas, nous risquons de reproduire ce schéma à l’infini, dans d’autres contextes, d’autres relations.
Même avec les personnes dont nous sommes très proches, avec qui nous entretenons des relations durables, abandonnons le mythe de la sérénité permanente. Nous changeons, évoluons, grandissons, nous découvrons de nouvelles envies, abandonnons certaines habitudes… nos frontières bougent. N’attendons pas que les conflits escaladent.
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