« J’avoue »

Mar 22, 2025

Dans les tics de langage que je suis en train de régler, « j’avoue » qu’il y en a un qui résiste. Chez moi ou chez certains de mes interlocuteurs, je m’amuse de voir combien nous avons tendance à nous accuser de fautes imaginaires.

Petit florilège :

« J’avoue que j’ai beaucoup aimé cette série » : est-ce que c’est un plaisir honteux ? Ou peut-être qu’on n’aurait pas le droit de prendre du plaisir ? Ou uniquement des plaisirs « haut de gamme » ?

« J’avoue que j’ai du mal à comprendre » : oui, comme tout le monde, tu n’as pas la compétence magique de tout comprendre, instantanément. Il n’y a aucune raison de te dévaloriser pour ça !

« J’avoue que je suis fatigué de ces comportements » : il y a de fortes chances que tu ne sois pas fatigué, mais plutôt en colère, contre des comportements qui ne sont pas ok pour toi. C’est bien de t’en apercevoir avant de basculer dans la rage ! L’étape suivante c’est de dire que tu es en colère et de faire une demande. Si au contraire tu vis ta colère comme une « faute », tu continueras à t’enfoncer dans le stress…

« J’avoue que je veux changer de job » : tu n’aurais pas le droit d’avoir des désirs ? Est-ce que tu n’aurais pas cette croyance toxique du : « on doit se contenter de ce qu’on a »…?

Dire « j’avoue », c’est se mettre en position critique sur nous-mêmes. La conséquence, c’est que nous allons bloquer notre énergie, fermer des options, et nous coincer dans des situations qui ne nous conviennent pas.

Désormais, chaque fois que je dis « j’avoue », je refais immédiatement ma phrase avec « je constate », « le fait est que ». Ou bien je la répète en supprimant simplement le « j’avoue ».

J’ai déjà testé cent fois le processus : à un moment, mon cerveau en aura assez et supprimera tout seul cette expression inutile et piégeuse.

 

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