Confiance

Jul 17, 2025

Nous pensons parfois que le meilleur moyen de prouver que nous sommes dignes de confiance, c’est de souligner toutes les failles dans la position d’autrui. Nous pointons les « risques potentiels » (ce qui est un pléonasme), les zones grises et « encore floues », les « détails précis » (encore un pléonasme), les décimales dangereusement arrondies… Bref, nous listons tout ce sur quoi il est « quand même » important de se concentrer.  

Au mieux, les personnes en face de nous penserons que nous sommes des observateurs exigeants. Mais très vite, même les plus bienveillants penserons que nous sommes des empêcheurs d’avancer, des « inspecteurs des travaux finis » comme disait ma grand-mère, des coupeurs de cheveux en quatre.

L’intention est juste, évidemment. Indiquer les chausse-trappes, empêcher les sorties de route, montrer que nous sommes attentifs et engagés. Mais elle part d’une erreur fondamentale : croire qu’on peut contrôler l’avenir. 

« Pasa lo que pasa », disent les Espagnols, « advienne que pourra », disent les Français, « alea jacta est », disait le grand Jules. Cela ne veut pas dire qu’on s’en remet à la chance, ça signifie seulement qu’on fait passer l’action avant le contrôle. On ne contrôle pas a priori, on pilote dans le présent.

Le commandant de bord qui refuserait de quitter le terminal tant qu’il n’aurait pas vérifié tous les rivets de son avion aurait rapidement de gros problèmes avec ses passagers. Pour que nous lui fassions confiance, nous avons besoin de savoir qu’il a fait sa check-list, qu’il garde ses mains sur les commandes et ses yeux sur la planche de bord.

 

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