Résister au pessimisme ambiant - épisode 2

Hier je vous parlais des voix pessimistes extérieures, passons maintenant aux intérieures. La fameuse « voix de la raison », qui parfois est juste celle de nos parents, que nous continuons à écouter alors même que nous avons l’impression de mener notre vie sur des chemins très différents. 

On nous a souvent appris que prévoir le pire, c’est être réaliste, tandis que prévoir le meilleur… c’est vivre dans un « monde merveilleux », celui des Bisounours. Et nous avons pris l’habitude depuis tout petits de focaliser notre attention sur les événements négatifs possibles, face auxquels nous construisons des dizaines de stratégies… préventives.

Mais il y a deux problèmes :

1. Se focaliser sur le négatif est justement une attitude irréaliste
2. Quand on a mis tant d’énergie à construire des outils, on a envie de les utiliser.

1. Dans une étude de Gerald Matthews et Adrian Wells, des personnes anxieuses devaient écrire pendant 2 semaines l’ensemble de leurs craintes, pour les comparer ensuite avec ce qui s’était réellement produit. Le résultat était éloquent : 85% de leurs attentes négatives ne s’étaient pas réalisées.

2. Notre attention devient sélective, et survalorise le moindre signe négatif, en « effaçant » tous ceux qui les contredisent. Si je pense que mon manager s’apprête à me licencier, je vais rentrer dans son bureau avec un visage fermé, ou manifester mon angoisse par une colère visant « ce projet bien nul ». S’il me sourit, je penserai « il essaye de m’embrouiller. » Résultat : mes relations avec lui vont continuer à se dégrader jusqu’à ce qu’il me licencie – ce qui me permettra de dire « je le savais ! »

Il est possible de rentrer dans un cercle positif en nous entraînant à focaliser notre attention sur le positif. Par exemple en notant trois événements joyeux, même mineurs, le soir avant de nous endormir. Petit à petit, notre cerveau se mettra à guetter ces événements pendant la journée, pour se faciliter la tâche du soir.