Les risques de la gestion
Apr 20, 2025
Il y a quelques années, je discutais avec un DRH qui me disait vouloir une formation « gestion du stress » pour ses équipes. Je lui ai répondu en souriant que je ne faisais pas ce genre de formation, que mon boulot, c’était plutôt de donner aux gens des outils pour en sortir et pour y rentrer le moins souvent possible. Il s’est un peu bloqué sur son titre (« on a toujours eu cette formation dans notre catalogue »), je n’ai fait aucun effort pour bouger de ma position que je trouvais très intelligente, et nous n’avons pas bossé ensemble.
Je ne suis pas particulièrement fier de cet épisode, une des nombreuses fois où j’ai voulu « faire mon intéressant » - et imposer mon cadre de référence. Mais sur le fond j’y repense régulièrement quand en formation j’entends des personnes me dire qu’elles veulent « gérer » leur stress, des conflits ou une crise.
Je continue à penser que vouloir « gérer » quelque chose de négatif, c’est nous engager à patauger dedans. Nous allons peut-être rendre le problème moins désagréable, mais nous ne le règlerons pas.
Pire : dans un monde où on nous parle de plus en plus de sujets financiers, « gérer », c’est aussi augmenter un capital, améliorer ses revenus. Si vous demandez à un banquier de « gérer » votre patrimoine, vous allez le payer pour qu’il mette ses compétences à votre service et qu’il développe ce patrimoine. Lorsque nous focalisons notre attention sur la « gestion de notre stress », dans quelle mesure est-ce que notre cerveau n’est pas en train de comprendre qu’il faut l’augmenter ?
Plutôt que de vouloir gérer notre stress, je pense qu’il vaut mieux réfléchir à nos leviers de motivation. Remplir les réservoirs plutôt que de « gérer » la pénurie.
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