« Je ne suis jamais en colère »

Certaines personnes sont très fières de leur calme olympien, quelles que soient les circonstances. « Maître de soi, comme de l’univers », « je suis d’un naturel paisible », « je m’énerve très rarement », « de toutes façons, mes petits problèmes quand on voit ce qui se passe dans le monde… »

Après 25 ans à écouter les situations, professionnelles et personnelles, des centaines de personnes avec qui j’ai travaillé, je pense que cette « sérénité » n’est pas une bonne stratégie. 

Comme toutes les émotions authentiques, la colère nous indique qu’un comportement, une situation, n’est pas acceptable pour nous : c’est l’étape du signal d’alerte. Et c’est aussi une énergie, que nous allons utiliser pour faire une demande – et obtenir le respect de nos frontières.

Il est IMPOSSIBLE que face à ce qui se produit dans nos vies, face aux comportements des personnes qui nous entourent, nous n’allumions JAMAIS notre colère. Mécaniquement, vu le nombre considérable d’interactions au quotidien, certaines personnes vont rentrer dans notre périmètre.

« Rester calme », cela ne doit pas être écraser notre colère, faire comme si elle n’existait pas. Les personnes autour de nous, n’ayant pas connaissance des limites, continueront à les franchir. Et à terme, les colères accumulées finiront par exploser en rage… souvent dans une situation assez anodine : « ça été la goutte d’eau ». Autre possibilité, tout aussi négative : les colères finiront par s’ancrer sous forme d’insomnies, ulcères, douleurs dans le dos, les dents…

Rester calme, c’est UTILISER sa colère pour réfléchir à ce qu’elle nous indique, puis pour faire une demande, positive, concrète. C’est faire une demande qui ne vise jamais la personne, et toujours un changement de comportement.

La colère, ça n’est pas la rage. C’est inutile et même contre-productif de l’écraser.

La colère c’est un outil puissant pour construire des relations positives.