Parmi l’ensemble des besoins relationnels, Richard Erskine en a identifié 8 qui sont encore plus essentiels pour chacun d’entre nous.
- Besoin de sécurité dans la relation (Need for security in relationship) Il s’agit du besoin d’être en présence de quelqu’un qui ne va en aucune manière nous rejeter, nous violer, nous humilier… C’est ce besoin qui nous permet d’être vulnérable, sans armure, aimé par quelqu’un qui nous aime avec tous nos défauts. L’intensité de ce besoin est directement liée à la manière dont la personne a été maltraitée dans notre histoire. Pour satisfaire ce besoin, le thérapeute doit offrir un regard positif inconditionnel, et traiter son client avec le plus grand respect possible. Il doit lui donner la liberté de choisir, de dire non, et lui rappeler à chaque entretien.
« It is important to know that the relationship is a place where we can be who we really are, where we can show all of ourselves without fear of losing the other personnes respect and affection for us », Richard Erskine, Beyond Empathy, Routledge, New York, 2014, p. 124 - Besoin de validation (Need for validation) Nous avons besoin que l’autre nous confirme le fait que notre personne, notre bien-être est valide, que nos comportements, nos choix, ont un sens. Le thérapeute doit accorder de la valeur à l’expérience de son client, même s’il ne la comprend pas : ainsi ce dernier se sentira valorisé, moins « fou ».
« To have somebody how sees our fantasy as an important mean of communication, how values our affects as a way to try to express something, and how shows that sense of validation in our non judgmental approach », Richard Erskine, in this interview at the EATA Conference 2016 in Geneva. - Besoin d’avoir un modèle (To have someone to look up to) Donald Winnicott, pédiatre, psychiatre et psychanalyste britannique, parle de « quelqu’un de plus intelligent, plus âgé, et plus fort ». « This happens from the little kid looking up to father to say ‘show me how to be in the world’ to us going to a therapist or a supervisor needing to have somebody to rely on, or even in our old age, relying on our medical doctor, how is going to ease the pain », Richard Erskine, in this interview at the EATA Conference 2016 in Geneva.
- Besoin d’une expérience commune (Confirmation of a personal experience) Il s’agit du besoin d’être en présence de quelqu’un de semblable à nous, ce qui nous permet de ne pas avoir à tout expliquer. Nous savons que l’autre a les mêmes difficultés – ce qui explique sans doute que les personnes appartenant à des minorités ont tendance à se regrouper. C’est pour répondre à ce besoin que certains clients demandent au thérapeute s’il a rencontré les mêmes difficultés, comment il en est sorti, s’il y a de l’espoir au bout du tunnel.
« To be with someone how know what it’s like to have suffer the way we have », Richard Erskine, in this interview at the EATA Conference 2016 in Geneva. - Besoin d’autodéfinition (Self-Definition) Beaucoup de clients ont grandi dans des environnements où ils étaient définis. C’est-à-dire où ils ne pouvaient pas dire « Papa, Maman, voici qui je suis, voici quels sont mes rêves, mes envies ». « The need for self-definition in a relationship is the need to experience and to express one’s own uniqueness and to have the other person acknowledge and respect that uniqueness. » Richard Erskine, op. cit., p. 137
- Besoin d’avoir un impact (Making an impact) Il s’agit du besoin d’avoir une influence sur les autres. Et dès le début de la thérapie, il faut apprendre aux clients à dire « non ». Par exemple en allant chercher cette contradiction, en demandant à la fin d’une session : « que n’avez-vous pas aimé dans cette session ? » « ‘Impacting’ another means having the ability to influence the other in some desired way, to change their thinking, to make them act differently, or to create an emotional response in them », Richard Erskine, op. cit., p. 141
- Besoin d’avoir une autre personne qui démarre la relation (Having the other person initiate) Si dans une ou dans toutes nos relations nous devons en permanence faire le premier pas, faire la première approche, nous risquons d’être rapidement frustrés, insatisfaits. « Any relationship in wich I must always make the initial approach, always initiate, always take the first step, will eventually become dissatisfying if not painful. » Richard Erskine, op. cit., p. 144
- Besoin d’exprimer de l’amour (To express love) Nous avons le désir d’exprimer de l’amour et de prendre soin des autres, et nous avons besoin que ce désir soit accepté et considéré par les autres. Cet amour peut prendre des formes très diverses, comme la gratitude, l’affection, offrir des cadeaux, faire quelque chose pour les autres. Richard Erskine est donc contre les thérapeutes qui s’interdisent de recevoir le moindre cadeau de leurs clients. « In any close positive relationship, the participants experience caring, affection, esteem, and appreciation for each other. Expressing these feelings is a relational need » Richard Erskine, op. cit., p. 148
Voir :
Richard Erskine – La simplicité des grands maîtres :
Jour 1 – Huit principes philosophiques au cœur de la psychothérapie intégrative
Jour 2 – Comment construire une psychothérapie intégrative ?
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